M. Maillet.et avec son accordéon qui rythme la déambulation
Au jardin d'hélys-oeuvre, une soirée consacrée au "Déca-langage" où les mots s'en sont donné à coeur joie, a trouvé son public!
L'accordéon de M. MAILL.ET ponctuait la promenade à travers la propriété et les jeux de langage imputables à la troupe et à quelques prestigieux auteurs.
On reconnaît au passage Raymond Devos, Jean Tardieu, Bobby Lapointe et quelques ritournelles anciennes remaniées.
Là un écart vers les jeux de langage de l'enfance, là une mise en lumière de la terrible maladie de Tourette qui entraîne des litanies de gros mots que ne peut contrôler celui qui en est atteint.
One man show,duos, trios, se succèdent accompagnés de jeux d'acteurs décalés où ceux qui miment la scène ne disent pas eux-mêmes les mots confiés à d'autres protagonistes. Chansons, accordéon, piano, chant choral, Les acteurs savent tout faire!
Travail remarquable accompli en six jours de résidence seulement!
Le public a apprécié.
de lieux en lieux, de mots en mots...
Moniqa la Reine du logis et Elie, philosophe-pizzaïolo! Le spectacle était suivi d'un repas italien au cours duquel public et artistes se sont retrouvés.
Le hall d'accueil du Paradis...A gauche, le maître des lieux, Jean-Marie Champion
S'il est un lieu dédié à la création à Périgueux, c'est le Paradis, Galerie verbale, Place Faidherbe.
LeThéâtre Grandeur Nature avec à sa tête Jean-Marie Champion, y concocte des représentations qui sortent des sentiers battus. Le mois de novembre était consacré à douze représentations de "UN KALEIDOCOPE DE ZWEIG"en deux volets "LA FEMME ET LE PAYSAGE" et "La COLLECTION INVISIBLE", présentés en alternance.
J'ai découvert ce mardi 26 novembre 2019 en compagnie d' un ami qui avait déjà assisté à la représentation la semaine précédente, "La femme et le paysage".
J'avais lu il y a bien longtemps cette nouvelle de Zweig éditée en France en 1935 et j'étais extrêmement curieuse de découvrir le travail mené par Jean-Marie CHAMPION ( Lecture et lumière) et Fred ROUMAGNE pour la création musicale. Sans compter que je savais qu'était intégré à la représentation un tableau de Daniel FAURE dont l'oeuvre me ravit. (Il avait d'ailleurs été exposé par Excit'oeil au Château d'Excideuil il y a quelques années.)
Pour ceux qui n'auraient pas présente en mémoire la courte nouvelle de Zweig voici un bref résumé:
Le narrateur est en vacances dans un hôtel des Dolomites au mois d'août et la nature est accablée par une chaleur torride. Il est le seul à être sensible à son appel à l'exception d'une mystérieuse jeune femme qui, comme la terre desséchée, attend du ciel la pluie qui lui redonnera vie. Une analogie s'établit entre la femme et le paysage au point que le narrateur en est suprêmement troublé.
La nouvelle d'une très grande sensualité, monte en intensité, entraîne le lecteur dans un tourbillon.
L'adaptation que j'ai découverte dans cet "espace de créationartistique" et de "partage" qu'est le Paradis " m'a fait plonger avec une intensité magnifique dans l'univers de Zweig et, comme mon ami et les autres spectateurs, je me suis laissée aspirer par une sorte de vertige hypnotique provoqué par la mise en lumière du tableau de Daniel FAURE orchestrée par Jean-Marie Champion dont la voix enregistrée (diction parfaite!) entraîne le public à travers les mots de Zweig vers une multitude de sensations, d'émotions. Au gré des variations lumineuses le tableau se met en mouvement comme la Nature même, aspirant ceux et celles qui sont là, au rythme de la partition sonore et musicale créée en live par Frédéric Roumagne.
Fred Roumagne, musicien, à l'issue de la représentation
Les corps et les esprits sont pris par le charme au point que lorsque, au bout d'une heure exactement la représentation s'achève, nul ne bouge pendant un long moment.
le Théâtre grandeur nature a crée à Périgueux le Paradis (galerie verbale), lieu de création, de diffusion et d'accueil d'auteurs et artistes. Il intervient aussi en milieu scolaire.